« On n’est jamais tout à fait sincère ou tout à fait de mauvaise foi » (Benjamin Constant)
Alors qu’il visitait la vieille Europe du 19e siècle, le poète allemand Heinrich Heine et un ami s’étaient arrêtés devant la cathédrale d’Amiens en France. « Dis-moi, Heinrich, pourquoi les gens ne sont-ils plus capables de construire des monuments comme cela ? »
Heinrich répondit : « Dans ce temps-là, les gens avaient des convictions. Nous les modernes, nous avons des opinions. Il faut plus que des opinions pour construire une cathédrale (...)
« La science, dans son besoin d’achèvement comme dans son principe, s’oppose absolument à l’opinion. S’il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l’opinion, c’est pour d’autres raisons que celles qui fondent l’opinion ; de sorte que l’opinion a, en droit, toujours tort. L’opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s’interdit de les connaître. On ne peut rien (...)